On parle de famille homoparentale lorsqu’un enfant vit avec deux parents de même sexe. Cette situation concerne 200 000 à 300 000 enfants en France. La conception de ce bébé a donc eu lieu par co-parentalité (deux personnes de sexes différents ont un enfant ensemble sans vivre en couple), résulte d'une précédente union hétérosexuelle, d’un traitement d’AMP à l’étranger (insémination, FIV avec don(s) de gamète(s), GPA avec don(s) de gamète(s) ) ou d'une adoption.
En France, le mariage et l’adoption sont ouverts aux couples homosexuels mais concernant l’AMP on attend le décret d'application de la nouvelle loi de Bioéhique 2021 qui ouvre la PMA à toutes les femmes donc aux couples lesbiens. Les couples gays en restent exclus à ce jour. européens.
Pour les couples de femmes la partenaire de la mère biologique (qui a enfanté) peut demander l'adoption de l’enfant de sa conjointe et figurer sur le livret de famille. Elle peut donc bénéficier du "congé de paternité et d'accueil de l'enfant".
Pour les hommes, de même, le partenaire du père biologique peut demander l’adoption de l’enfant de son conjoint et figurer sur le livret de famille. Il peut donc bénéficier du "congé de paternité et d'accueil de l'enfant".
Par contre il n’existe aucune reconnaissance de la filiation de plus de 2 parents, ni de celle des grands parents. La France a donc encore une grande marge de progression en termes juridique dans les questions de filiation !
Comment vont les enfants ?
Toutes les études montrent que les enfants issus de couples homosexuels vont aussi bien que les autres (notamment en termes de réussite scolaire, de fréquence des troubles psychologiques, de qualité des relations sociales) . Concernant la question de l’identité sexuelle en particulier, il y a autant d’enfants homo chez les enfants élevés par deux parents de même sexe que dans la moyenne de la population.
Le développement de l’enfant ne serait donc pas lié à l’orientation sexuelle de ses parents.
La différence réside dans le fait qu’ils sont souvent plus mûrs, ouverts et tolérants que la moyenne, ayant réfléchi à la question de la différence en général et sous toutes ses formes.
Quelles peuvent être les difficultés des enfants et comment les aider ?
C’est essentiellement la discrimination sociale et l’homophobie dont ils peuvent être victimes qui peut les affecter. Certaines personnes restent méfiantes, malveillantes, curieuses, désapprouvent et soulignent leur différence, même si globalement la tolérance dans notre société est meilleure. Pour ces enfants être élevés par 2 parents de même sexe est naturel, surtout s’ils n’ont rien connu d’autre. Pour les aider à supporter cela on peut leur expliquer qu’ils sont le fruit de l’amour entre 2 personnes, au même titre que les autres. Qu’ils peuvent être fiers de grandir au sein d’une famille aimante. Eviter de se cacher, essayer de dissiper les malaises avec l’entourage (comme le personnel de l’école) ne peut être que bénéfique. Il est aussi bon d’insister sur le fait que la préférence sexuelle des parents peut être différente de la sienne et que cela ne regarde personne.
Il est important de ne pas vivre seulement « en ghetto » et de fréquenter l’autre sexe dans sa vie sociale, le monde extérieur offre des figures sexuées auxquelles il pourra s’identifier. Selon Geneviève Delaisi de Parseval « Nous avons tous une bisexualité psychique, dans un couple homo, l’enfant va s’identifier à la part masculine qui existe en chacune de ses mères (ou à la part féminine présente chez ses pères), et non à une mère qui jouerait le rôle de l’homme dans le couple (ou un père qui jouerait le rôle de la femme) ».
Une autre difficulté majeure c’est la séparation conflictuelle du couple. Le parent non biologique n’a pour l’instant aucun droit sur l’enfant, il peut être écarté et en être privé est une grande souffrance pour celui-ci. Il faut donc être particulièrement raisonnable et surmonter ses rancœurs afin d’aménager des rencontres entre chacun des parents et l’enfant.
