Elle touche exclusivement les femmes pendant la grossesse, peu de temps avant l’accouchement ou parfois même après (en post partum du 4ème jour à la 6ème semaine).
Contrairement aux idées reçues, elle n'est pas due à un comportement à risque de la femme enceinte. C'est une pathologie liée à un dysfonctionnement placentaire.
Elle touche 40 000 femmes par an (soit 3 à 7% des grossesses) et est la seconde cause de décès maternel (20 cas/an) après les hémorragies de la délivrance. Elle est responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés en France.
La forme « commune »
Est une hypertension artérielle d'apparition récente avec une protéinurie survenant après 20 semaines d'aménorrhée. Non traitée elle peut progresser brutalement en se compliquant souvent d’éclampsie (crises d’épilepsies) qui elle, est fatale.
Si elle est modérée, une prescription de repos strict au lit, couchée sur le côté gauche chaque fois que possible, des mesures de la PA, une surveillance biologique et des visites du médecin 2 à 3 fois/semaine suffiront.
Le plus souvent on préfère hospitaliser la femme pour surveillance et prescription d’un traitement anti-hypertenseur
La cause reste inconnue mais on lui connait des facteurs de risques :
ATCD familiaux de pré-éclampsie, ou épisode lors de grossesses précédentes
1ère grossesse, grossesse multiple
Age au-delà de 35 ans ou moins de 17
HTA chronique préexistante ou pathologie vasculaire (ex : rénale ou diabétique)
Diabète sucré préexistant ou gestationnel, obésité
Troubles thrombotiques (ex : syndrome des anticorps anti-phospholipides
La Forme sévère (1 cas sur 10)
Le placenta présente un défaut de vascularisation, l’organisme de la mère augmente alors sa tension artérielle pour compenser, réduisant ainsi les apports vers ses propres organes vitaux (cerveau, foie, rein). On observe alors une défaillance multiple mettant en jeu la vie de la mère. La tension artérielle s’élève au-delà de 14/9 mm Hg, les enzymes du foie s’élèvent dans le sang et la protéinurie dépasse 300mg/24h.
La seule façon de sauver la mère est de déclencher l’accouchement et la délivrance du placenta que le fœtus soit viable ou non, par voie basse ou césarienne selon les conditions locales…
Les complications
Le retard de croissance intra-utérin ou la mort intra-utérine
Le HELLP Syndrome (hémolyse, élévation des enzymes hépatiques et numération plaquettaire basse) se développe chez 10 à 20% des femmes
Quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
Toute hausse de la tension artérielle, œdèmes surtout au niveau du visage et des mains, maux de tête, troubles visuels, confusion, vertiges, douleurs de ventre violentes, prise de poids rapide ou hausse des protéines dans les urines doivent mener à consulter en urgence sans hésiter. Parfois aucun symptôme ne fait signe d’appel
Quels sont les risques pour une grossesse ultérieure ?
Pour les formes les plus sévères, on observe une récidive dans 25% des cas, cependant elles sont moins graves et plus tardives.
Le décollement placentaire
Un bilan étiologique doit donc être réalisé
Quelle prévention ?
Si vous souffrez d’obésité, d’hypertension artérielle ou d’un diabète, un bon contrôle de ces maladies avant une nouvelle grossesse peut diminuer le risque de récidive.
La prise d’aspirine à petite dose (100 mg), débutée vers la 16e semaine de grossesse, pourrait être efficace pour prévenir une pré-éclampsie lors d’une nouvelle grossesse, en particulier dans les cas de pré-éclampsie sévère ou précoce.